Pour la première fois en 74 ans d’existence, les Nations Unies incluent l’itinérance dans leur vocabulaire. Ceci a été réalisé grâce au plaidoyer politique vincentien aux côtés d’autres organisations de la société civile à travers le groupe de travail des ONG pour mettre fin à l’itinérance (WGEH en anglais).

Parce que l’ONU n’a jamais réfléchi sur la question, il n’y a pas de définition commune de l’itinérance. Le WEGH plaide en faveur de l’adoption d’une définition conforme à la proposition de l’Institut de l’Itinérance Mondiale (IGH, notre partenaire stratégique dans l’Université DePaul à Chicago). Les travaux ont commencé en mai, avec la première réunion d’un groupe d’experts à Nairobi, au Kenya. Parmi eux se trouvait Dame Louise Casey, de l’IGH.

Le WGEH est une coalition d’organisations dont l’objectif commun est d’obtenir une mesure globale de l’exclusion des personnes vivant dans la rue , d’y mettre un terme et de diffuser des stratégies efficaces dans les Etats membres.

En 2019, après de nombreux efforts des membres du groupe de travail, la Commission du Développement Social de l’ONU (CSoD) a décidé d’axer sa prochaine session sur l’itinérance. Cette commission conseille d’autres organes de l’ONU et, à la fin de la session, le Secrétaire Général présentera un rapport sur la question.

Dans le cadre du plaidoyer politique, le WGEH a organisé début juin un dialogue ouvert auquel ont participé la Directrice du Développement Social Inclusif de l’ONU, Daniela Bas, et le personnel de la FHA.

Profondément influencé par le leadership des ONG vincentiennes, notre groupe appelle les Etats membres de l’ONU à prendre des mesures initiales pour lutter contre l’exclusion des personnes et en vue d’un logement abordable et digne. Le débat commence à l’échelle mondiale et la question entre peu à peu dans le cadre plus large de la discussion sur les seuils de protection sociale pour tous. En même temps, les défis que représente l’exclusion liée au logement pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable sont explorés de manière structurelle.

L’identité et la mission du WGEH ont évolué. Aujourd’hui, nous sommes un groupe de travail étroitement lié aux ONG du CSoD. Aux côtés de l’IGH, nous mettons en place une coalition mondiale d’ONG unies par l’objectif d’un monde dans lequel chacun a sa place.

Nous sommes convaincus que pour réaliser de réels progrès dans ce domaine, il est essentiel d’identifier les opportunités, en commençant par une mesure mondiale claire du problème, de développer des objectifs communs pour réduire ou éliminer l’itinérance et de soutenir un mouvement mondial pour diffuser les stratégies les plus efficaces dans chaque état membre.

De la coalition des ONG Vincentiennes à l’ONU, nous croyons que l’option de créer un monde où tout le monde a une maison est aussi aujourd’hui un outil spécifique de discernement et de prise de décision pour l’interprétation du Charisme par la Famille. A partir de cette option, la FV a identifié un groupe que Saint Vincent aurait appelé « les plus abandonnés » et a décidé de s’unir pour aider à leur libération intégrale comme une option commune.

La métaphore des 13 Maisons a une portée insoupçonnée. Récemment, les archidiocèses orthodoxes de New York m’ont posé des questions sur la Campagne parce qu’ils voudraient aussi la mettre en œuvre. La créativité de notre charisme n’est pas épuisée ; l’option pour les personnes sans-abri et les mouvements mondiaux qu’elle génère autour de cette question en sont un véritable signe. Des complices de l’Esprit veillent à ce que cela se produise partout où nous réalisons notre mission !

Guillermo (Memo) Campuzano CM, Représentant de la Congrégation de la Mission auprès de l’ONU.