N’importe qui peut soudainement se retrouver sans son propre foyer, mais l’itinérance n’affecte pas tout le monde de la même manière, l’expérience des femmes étant complètement différente de celle des hommes. (CYREANS, 2021). Alors que les hommes sont plus susceptibles de dormir dans la rue ou d’utiliser des foyers et des abris de nuit (CYREANS, 2021), les femmes sont plus susceptibles de connaître des formes « invisibles » d’itinérance : rester avec des amis et de la famille ou nouer des relations en échange d’un logement. (NWCI, 2018).

En raison de sa nature invisible et non traditionnelle, il est très difficile d’enregistrer le nombre réel de femmes en situation d’itinérance, d’autant plus que les méthodes actuelles de suivi des niveaux d’itinérance utilisent un ensemble limité de données ; seuls certains types de services sont inclus, ainsi qu’une seule période de collecte (généralement une fois par an.). [i]

Selon le dernier rapport (août 2022) du Département du logement, des collectivités locales et du patrimoine en Irlande[ii], les femmes à travers le pays représentent désormais 36% de la population adulte sans abri (7 585 personnes). Ces chiffres ne tiennent compte que du nombre d’adultes accédant à un hébergement d’urgence au cours d’une semaine de comptage spécifique, généralement la dernière semaine complète du mois. Les chiffres n’incluent pas les nombreuses femmes et enfants vivant dans des refuges accueillant les victimes de violence domestique ou résidant dans des centres de prise en charge directe ; ainsi, le problème est donc sous-estimé. (NWCI, 2018).

Le rapport montre également que plus de la moitié des familles vivant dans des hébergements d’urgence sont des parents isolés et que l’augmentation de cette population, selon Focus Ireland, est principalement due à la perte de logements locatifs privés.

Pour répondre à cette urgence, DePaul Ireland soutient actuellement 1 209 femmes sans domicile à travers l’Irlande et l’Irlande du Nord. Suzie n’est que l’une des femmes que DePaul a aidées à rentrer chez elles en 2021 dans le cadre de la Campagne 13 Maisons : n’ayant nulle part où aller, Suzie a trouvé l’aide adéquate pour sortir du cycle de l’itinérance. Son histoire est partagée ci-dessous.

L’histoire de Suzie

Remarque : pour protéger la vie privée des personnes dont nous nous occupons, les noms sont modifiés et les visages sont représentés par des photos d’archives. Merci de votre compréhension.

Suzie, 42 ans, a perdu sa maison en 2017. Après avoir passé 4 ans sans abri, elle est venue au service des personnes sans-abri de Depaul située à la rue Blessington. Ici, elle a obtenu l’aide dont elle avait besoin pour se remettre sur pied. Grâce à l’aide qu’elle a reçue à DePaul, elle vit maintenant dans son propre appartement.

Ici, elle raconte son histoire avec ses propres mots.

Je vivais dans la maison familiale depuis 13 ans. J’y ai élevé mes deux enfants, mon fils et ma fille. Puis le propriétaire a dit qu’il vendait.

J’étais choquée. Je ne savais pas où aller…

Nous y avions accumulé tous nos souvenirs de famille. C’est là que mes enfants sont allés à l’école. Quand on a commencé à tout emballer, c’était affreux, il y avait tellement de choses que je devais laisser derrière moi…

J’étais dévastée.

Je logeais sur des canapés d’amis ou je restais dans des chambres d’hôtes. Je sautais d’ici à là. J’ai passé 4 ans sans savoir où était ma maison. Et j’étais seule. Mes enfants ne pouvaient plus venir me visiter.

La bonne aide au bon moment

Et quand je suis arrivée à la rue Blessington à Dublin, l’aide que j’ai reçue était tout simplement incroyable… Je ne rencontrerai jamais un groupe de personnes plus sympathiques.

Et ce n’était pas seulement un toit au-dessus de ma tête. C’était tout ce dont j’avais besoin pour me remettre sur pied.

Je devais payer un loyer et préparer un budget chaque semaine, et j’adorais ça. Ces activités m’ont préparée pour le moment où je déménagerais et obtiendrais mon propre logement. J’étais alors prête. 

Maintenant, grâce à Depaul Housing, j’ai un bail à long terme pour ma propre maison et je suis si heureuse.

Et je ne suis pas abandonnée ici. Les gens de Depaul se soucient vraiment de leurs charges.

Quand l’assistante sociale de Depaul appelle pour demander comment je vais, pour vérifier si tout va bien… J’aime vraiment ça. Vous n’êtes pas simplement jetée ici, ils vous aident à budgétiser votre argent et à vérifier si vous êtes à jour avec vos factures d’électricité et tout. Et cela, avec gentillesse. C’est un sentiment formidable. Je me dis, j’ai fait tout ça. Je suis sur la bonne voie.

Je suis de retour là où j’avais ma famille. C’est de là que je viens et je suis de retour maintenant. C’est tellement plus facile pour moi. C’est vraiment utile d’être entourée de gens que je connais.

Merci

Et je me dis que si je peux survivre à ce que j’ai vécu, alors je peux survivre à tout. C’est ainsi que je le vois. J’ai maintenant un endroit où mon fils et ma fille peuvent venir me rendre visite.

Je tiens à remercier chaleureusement les personnes qui rendent possible le travail de Depaul. Je voudrais vraiment, vraiment vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi.

La rue Blessington fait partie de la Campagne « 13 Maisons », un service ouvert en 2015 en tant qu’initiative contre le temps froid afin d’apporter une réponse humanitaire à l’itinérance pendant les mois les plus froids de l’année. Le service fournit 16 lits d’urgence chaque nuit. De plus, les repas du soir, le petit-déjeuner et l’accès aux douches sont assurés toute l’année. Lorsque les gens viennent à Depaul, ils sont mis en relation avec un travailleur-clé désigné qui élaborera un plan pour soutenir dans la mesure du possible leur transition vers une vie indépendante.

Pour soutenir les femmes itinérantes comme Suzie, veuillez faire un don à Depaul aujourd’hui.

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