Selon des chiffres récents publiés par Statistics Netherlands (CBS)[1], 209 000 enfants aux Pays-Bas sont menacés de pauvreté, leurs parents percevant un salaire inférieur au seuil national de faible revenu. L’Équipe contre la pauvreté à Tilburg – avec l’aide de nombreux bénévoles et d’organisations d’aide sociale – aide les enfants à sortir du cycle de la pauvreté avec le projet ‘Lits aux Pays-Bas’, qui fait partie de la Campagne “13 maisons”.
Le projet combat une forme ‘invisible’ de pauvreté en fournissant des lits, des matelas et de la literie aux familles pauvres de Tilburg. Dans ces familles, il n’y a souvent pas assez d’argent pour acheter un lit avec des couvertures. Cependant, les parents préfèrent ne pas le dire aux services sociaux, car ils ont peur de penser qu’ils sont jugés comme de ‘mauvais’ parents qui n’aiment pas assez leur enfant pour lui donner un lit décent.
382 enfants bénéficient d’une bonne nuit de sommeil
Plus de trois ans après le lancement de la Campagne des Lits, l’Équipe contre la pauvreté fait le point: 187 lits, 49 lits superposés, 6 lits d’enfant et 37 produits pour l’aménagement des chambres d’enfants! 382 enfants dans 142 ménages peuvent profiter d’une bonne nuit de sommeil grâce à la Campagne des Lits à Tilburg. Un beau résultat, mais qui ne résout pas encore ce problème.
« Puis-je vous dire un secret? Pour la première fois de ma vie, j’ai mon propre lit. J’en suis très heureuse, mais je ne veux le dire à personne car j’ai honte que ce soit mon premier lit ».
Cette déclaration d’une fillette de 11 ans a incité Marja Wittenbols de l’ Équipe contre la pauvreté (Elftal tegen Armoede) à mettre sur la carte le problème de ce type de pauvreté. Via la Fondation Johan Stekelenburg, le sujet s’est retrouvé au Lions Club Regte Heide, qui s’est ensuite transformé en un projet complet avec des partis de leur réseau. Très nécessaire, car après enquête, il s’est avéré que pas tous les enfants de la ville néerlandaise de Tilburg avaient un bon lit ou un matelas décent.
Matelas faits maison
Comme l’ont expliqué les travailleurs sociaux lors de la réunion de clôture de la Campagne des Lits, la demande d’un matelas ou d’un nouveau lit vient rarement des gens eux-mêmes. Ce sont les travailleurs sociaux qui identifient et traitent le problème. Ce qu’ils trouvent est parfois difficile à comprendre. Des matelas faits maison, des sommiers à lattes en caisses, des chambres au sol en béton brut ou des salons avec quatre matelas qui servent aussi de chambres. Souvent, derrière ce problème flagrant se cachent de nombreux autres défis sous-jacents. Et malheureusement, les histoires ne se révèlent pas uniques.
Un train qui roule bien
« Il ne s’agit pas seulement de fournir un lit », déclare Karin de Jong, qui a réuni toutes les parties au nom de la Fondation Johan Stekelenburg. « C’est aussi une prise de contact: nous visitons les familles, nous captons les signaux et nous discutons avec les familles de ce que nous pouvons faire pour elles. En un rien de temps, nous avons monté un train qui roule bien avec toutes les parties. Il partait du moment où il ya besoin d’un lit, jusqu’à la livraison et le placement du lit ».
Ce fut un exemple d’une belle coopération entre des sponsors tels que : Leen Bakker; Dream boulevard Oisterwijk; les Sœurs SCMM; la Société Vincentius; et les Frères CMM, et les référents tels que : IMW Tilburg; R-Newt; Contour de Twern; Équipe contre la pauvreté; De Vonk; la Fondation Zorg Saam; MOM; les conseils de quartier; et la Fondation Johan Stekelenburg.
« Cela n’aurait pas dû être nécessaire«
Le fait que le projet soit maintenant terminé ne signifie pas que le problème a été entièrement résolu. Selon les projections du Bureau central de planification (CPB), un million de personnes aux Pays-Bas vivront en dessous du seuil de pauvreté d’ici 2024. Nous prévoyons que ce type de pauvreté augmentera proportionnellement. La conseillère Esmah Lahlah a réitéré l’importance d’un bon sommeil dans son discours de remerciement. « Une condition sine qua non pour un bon départ et un développement optimal des talents. Chaque enfant mérite une chance égale. J’espère donc que le succès de cette action pourra se poursuivre dans un projet ultérieur ».
Le fait que les lits des enfants ne soient pas actuellement hébergés dans le cadre de l’assistance spéciale de la municipalité – si cela pourrait devenir possible à l’avenir – sera abordé par le conseiller au conseil municipal. Le conseiller a conclu: « Je pense que la Campagne de Lits peut à juste titre être qualifiée de réussie. Bien que je préférerais qu’il n’ait pas été nécessaire de la poursuivre ».
Publié initialement dans Stadsnieuws Tilburg le 8 avril 2023. Texte : Etiënne van Breugel.
[1] https://www.iamexpat.nl/expat-info/dutch-expat-news/cbs-over-200000-children-netherlands-live-risk-poverty